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PROFIL SOCIODEMOGRAPHIQUE ET CLINIQUE DES PATIENTS BIPOLAIRES HOSPITALISES A L'HOPITAL AR-RAZI DE SALE A PROPOS DE 240 CAS / OUTARAHOUT MOUNA
Titre : PROFIL SOCIODEMOGRAPHIQUE ET CLINIQUE DES PATIENTS BIPOLAIRES HOSPITALISES A L'HOPITAL AR-RAZI DE SALE A PROPOS DE 240 CAS Type de document : thèse Auteurs : OUTARAHOUT MOUNA, Auteur Année de publication : 2008 Langues : Français (fre) Mots-clés : TROUBLE BIPOLAIRE ACCES MANIAQUE ACCES DEPRESSIF EVOLUTION OBSERVANCE COMORBIDITES Index. décimale : WA SANTE PUBLIQUE - PROFESSION MEDICALE Résumé : Introduction & présentation du trouble bipolaire: Les troubles bipolaires (héritiers de la classique PMD), sont fréquents et très handicapants. Ils sont largement sous diagnostiqués et insuffisamment traités. Ils sont responsables d'une surmortalité importante, pas seulement par suicide mais aussi de par les comorbidités psychiatriques, addictives et somatiques. Ils ont de ce fait un retentissement médico-social très important, puisqu'ils affectent toute la vie des patients.
La récurrence des épisodes maniaques et dépressifs définit la cyclicité qui est l'essence même du tableau clinique du trouble bipolaire. Si en présence d'un accès maniaque typique, le diagnostic de trouble bipolaire est généralement facilement porté, certaines formes atténué~s, ou les prodromes restent trop souvent ignorés. La reconnaissance officielle de l'importance et de la complexité du spectre de la bipolarité (dont Akiskal en a été le visionnaire) constitue un progrès majeur.
Les approches cliniques et thérapeutiques des troubles bipolaires ont changé au coùrs de ces dernières décennies et sont encore en perpétuel remodelage. La convergence d'éléments plurifactoriels donne une dimension complexe au spectre bipolaire, qui émerge à peine dans la nosographie actuelle. L'étiopathogénie des troubles bipolaires demeure hypothétique. Les progrès dans la clinique, l'épidémiologie, les traitements, la génétique, la neurobiologie, l'imagerie mais aussi les vulnérabilités individuelles évoluant avec le temps, tendent à éclaircir les champs sémiologiques, et les catégories cliniques et
. diagnostiques des troubles bipolaires, les maintenant au faîte de l'actualité.
Ainsi les questions qui font débat sont: les limites diagnostiques, la détection et la prévention précoce (réel défi pour le clinicien surtout dans les formes atypiques et comorbides), la pnse en charge des patients et leur entourage, l'adéquation des stratégies thérapeutiques face à un trouble évolutif, le maintien d'une observance thérapeutique de qualité, garante de la bonne évolution de la maladie, la lutte contre les complications psychosociales.
Patients & méthodes: Nous avons fait une étude rétrospective descriptive du trouble bipolaire au sein des services de l'hôpital psychiatrique AR-RAZI de Salé. Nous nous sommes intéressés au profil sociodémographique et clinique d'un échantillon composé de 240 patients hospitalisés entre l'année 2003 et 2006. Nous nous sommes basés, pour le recueil des données socio démographiques, sur une fiche d'exploitation préétablie. Le diagnostic retenu se base sur les critères du DSM¬IV.
Résultats & discussion:
Les caractéristiques socio démographiques: Sur les 240 cas inclus dans notre série, il y a une prédominance masculine . qui s'explique par une supériorité de recrutement des hommes. L'âge des patients va de 16 à 66 ans. La plus forte proportion de nos patients ont fait des études secondaires (38%) et supérieures (25%). Quant au statut matrimonial, le profil général montre que la majorité des patients sont célibataires (46%), et seulement 14% sont divorcés. Les patients ont, en majorité (46%) une activité professionnelle, les autres (44%) sont sans profession mais pas obligatoirement sans revenu (femmes aux foyers). La majorité a un niveau socio-économique moyen et le quart, des patients est issu d'un milieu aisé. Le profil sociodémographique de nos patients bipolaires concorde bien avec les résultas des études faites dans des pays en voies de développement comme le Maroc (Tunisie en l'occurrence). Le patient bipolaire type à l'hôpital Ar-razi est: un homme âgé de 41 ans (l'âge médian), célibataire, fonctionnaire (travaillant avec un revenu moyen), ayant un niveau bac.
Caractéristiques cliniques : Le diagnostic retenu en majorité dans notre échantillon était celui de TBP l, la grande majorité de nos patients auraient inauguré leur maladie par. un accès maniaque, et ce entre 20-26 ans. Pour ces paramètres nos résultats sont en accord avec ceux de la plupart des équipes (notamment Goodwin et Angst) sauf que nous décrivons un âge de début légèrement plus bas. Parmi les patients de notre échantillon, la moitié avait des antécédents psychiatriques, dont 14% avait des antécédents familiaux de trouble bipolaire. Notre résultat reste sous estimé, mais en adéquation avec les écrits et les hypothèses génétiques. Les parents des bipolaires ont un risque de développer la maladie 5 à 10 fois plus grand que dans la population générale. Seulement 20% des patients auraient déclaré leur maladie - ou auraient récidivé - sans aucun facteur déclenchant; 30% ont eu des facteurs déclenchants, et nous avons noté• que la nature de ce facteur ou événement de vie importait peu. Mais le facteur finalement qui intervient le plus, non pas dans la déclaration de la maladie, mais dans la rechute du patient, est l'arrêt du traitement; la moitié exacte de notre échantillon récidivait peu de temps après l'arrêt du traitement. La notion d'événement de vie précipitant les accès se vérifie dans notre étude, ainsi que la théorie du kindling. Les patients qui ont déclaré la maladie par un facteur de stress ont récidivé selon le même mode. Mais la proportion représentée ne doit pas être entière, certains dossiers ne mentionnaient pas tout. Un autre élément qui intervient dans l'évolution défavorable de la maladie est l'errance diagnostique. 16% de nos patients ont eu un retard diagnostique, encore une fois, ce chiffre est sous estimé. La majorité de nos patients avaient une ancienneté de la maladie comprise entre 6 mois et 6 ans. Le nombre d'accès, dans cette tranche particulièrement, était en majorité entre 2 et 3 accès. L'intervalle entre les accès atteint des extrêmes allant de 4 mois à 19 ans; chaque patient fait en moyenne 0,3 épisode/an; en comparaison, pour l'OMS, la durée moyenne d'un épisode est de 4 à 13 mois et chaque patient fait en moyenne 0,6 épisode par an. Le caractère saisonnier des accès a été décrit autant dans notre étude que dans la littérature.
Les facteurs de gravité :
Les conduites suicidaires concernent 13 % des patients, ce qui est légèrement en deçà de certaines études (15% pour de Guze et Robins et 19°,10 pour Goodwin) ce qui reste largement supérieur à la population générale. Les femmes font plus tentatives de suicides que les hommes; 3 femmes pour 1 homme à l'image de la population générale. La plus grande majorité de notre échantillon ont des habitudes addictives, notamment face à l'alcool, le tabac et le cannabis. Mais l'alcool est consommé d'avantage pendant les crises. Il est admis que les comorbidités en particulier addictives sont souvent associées au trouble bipolaire, et le fait que l'alcool soit la substance la plus consommés pendant les accès est décrit dans la littérature. Les patients chez lesquels nous avons relevé des éléments psychotiques sont de 32%. Mais le facteur le plus important dans la gravit~ de .la maladie est l'inobservance thérapeutique, 84% des patients n'observent pas leur traitement. Pourtant nous savons que 74% avaient bien répondu aux traitements prescrits, carbamazépine ou valproate en particulier (le lithium étant difficile à manier), mais ils l'abandonnent souvent dès la sortie de l'hôpital. L'inobservance thérapeutique, bien qu'elle soit fréquemment rapportée par d'autres équipes, est particulièrement marquée dans notre échantillon, et résulte de la convergence de divers paramètres médicaux, familiaux et socio culturels.
Conclusion:L'information et l'éducation du patient avec ses proches, paraissent primordiales pour l'acceptation personnelle et sociale ainsi qu'une évolution favorable du trouble bipolaire, qui certes n'a toujours pas trouvé de traitement curatif, mais n'empêche en rien une vie •normale, familiale et professionnelle, quand il est correctement pris en charge.
Numéro (Thèse ou Mémoire) : M0262008 Président : TAOUFIQ JALAL Directeur : SEKKAT FATIMA ZOHRA Juge : OUANASS ABDERRAZAK Juge : KISRA HASSAN PROFIL SOCIODEMOGRAPHIQUE ET CLINIQUE DES PATIENTS BIPOLAIRES HOSPITALISES A L'HOPITAL AR-RAZI DE SALE A PROPOS DE 240 CAS [thèse] / OUTARAHOUT MOUNA, Auteur . - 2008.
Langues : Français (fre)
Mots-clés : TROUBLE BIPOLAIRE ACCES MANIAQUE ACCES DEPRESSIF EVOLUTION OBSERVANCE COMORBIDITES Index. décimale : WA SANTE PUBLIQUE - PROFESSION MEDICALE Résumé : Introduction & présentation du trouble bipolaire: Les troubles bipolaires (héritiers de la classique PMD), sont fréquents et très handicapants. Ils sont largement sous diagnostiqués et insuffisamment traités. Ils sont responsables d'une surmortalité importante, pas seulement par suicide mais aussi de par les comorbidités psychiatriques, addictives et somatiques. Ils ont de ce fait un retentissement médico-social très important, puisqu'ils affectent toute la vie des patients.
La récurrence des épisodes maniaques et dépressifs définit la cyclicité qui est l'essence même du tableau clinique du trouble bipolaire. Si en présence d'un accès maniaque typique, le diagnostic de trouble bipolaire est généralement facilement porté, certaines formes atténué~s, ou les prodromes restent trop souvent ignorés. La reconnaissance officielle de l'importance et de la complexité du spectre de la bipolarité (dont Akiskal en a été le visionnaire) constitue un progrès majeur.
Les approches cliniques et thérapeutiques des troubles bipolaires ont changé au coùrs de ces dernières décennies et sont encore en perpétuel remodelage. La convergence d'éléments plurifactoriels donne une dimension complexe au spectre bipolaire, qui émerge à peine dans la nosographie actuelle. L'étiopathogénie des troubles bipolaires demeure hypothétique. Les progrès dans la clinique, l'épidémiologie, les traitements, la génétique, la neurobiologie, l'imagerie mais aussi les vulnérabilités individuelles évoluant avec le temps, tendent à éclaircir les champs sémiologiques, et les catégories cliniques et
. diagnostiques des troubles bipolaires, les maintenant au faîte de l'actualité.
Ainsi les questions qui font débat sont: les limites diagnostiques, la détection et la prévention précoce (réel défi pour le clinicien surtout dans les formes atypiques et comorbides), la pnse en charge des patients et leur entourage, l'adéquation des stratégies thérapeutiques face à un trouble évolutif, le maintien d'une observance thérapeutique de qualité, garante de la bonne évolution de la maladie, la lutte contre les complications psychosociales.
Patients & méthodes: Nous avons fait une étude rétrospective descriptive du trouble bipolaire au sein des services de l'hôpital psychiatrique AR-RAZI de Salé. Nous nous sommes intéressés au profil sociodémographique et clinique d'un échantillon composé de 240 patients hospitalisés entre l'année 2003 et 2006. Nous nous sommes basés, pour le recueil des données socio démographiques, sur une fiche d'exploitation préétablie. Le diagnostic retenu se base sur les critères du DSM¬IV.
Résultats & discussion:
Les caractéristiques socio démographiques: Sur les 240 cas inclus dans notre série, il y a une prédominance masculine . qui s'explique par une supériorité de recrutement des hommes. L'âge des patients va de 16 à 66 ans. La plus forte proportion de nos patients ont fait des études secondaires (38%) et supérieures (25%). Quant au statut matrimonial, le profil général montre que la majorité des patients sont célibataires (46%), et seulement 14% sont divorcés. Les patients ont, en majorité (46%) une activité professionnelle, les autres (44%) sont sans profession mais pas obligatoirement sans revenu (femmes aux foyers). La majorité a un niveau socio-économique moyen et le quart, des patients est issu d'un milieu aisé. Le profil sociodémographique de nos patients bipolaires concorde bien avec les résultas des études faites dans des pays en voies de développement comme le Maroc (Tunisie en l'occurrence). Le patient bipolaire type à l'hôpital Ar-razi est: un homme âgé de 41 ans (l'âge médian), célibataire, fonctionnaire (travaillant avec un revenu moyen), ayant un niveau bac.
Caractéristiques cliniques : Le diagnostic retenu en majorité dans notre échantillon était celui de TBP l, la grande majorité de nos patients auraient inauguré leur maladie par. un accès maniaque, et ce entre 20-26 ans. Pour ces paramètres nos résultats sont en accord avec ceux de la plupart des équipes (notamment Goodwin et Angst) sauf que nous décrivons un âge de début légèrement plus bas. Parmi les patients de notre échantillon, la moitié avait des antécédents psychiatriques, dont 14% avait des antécédents familiaux de trouble bipolaire. Notre résultat reste sous estimé, mais en adéquation avec les écrits et les hypothèses génétiques. Les parents des bipolaires ont un risque de développer la maladie 5 à 10 fois plus grand que dans la population générale. Seulement 20% des patients auraient déclaré leur maladie - ou auraient récidivé - sans aucun facteur déclenchant; 30% ont eu des facteurs déclenchants, et nous avons noté• que la nature de ce facteur ou événement de vie importait peu. Mais le facteur finalement qui intervient le plus, non pas dans la déclaration de la maladie, mais dans la rechute du patient, est l'arrêt du traitement; la moitié exacte de notre échantillon récidivait peu de temps après l'arrêt du traitement. La notion d'événement de vie précipitant les accès se vérifie dans notre étude, ainsi que la théorie du kindling. Les patients qui ont déclaré la maladie par un facteur de stress ont récidivé selon le même mode. Mais la proportion représentée ne doit pas être entière, certains dossiers ne mentionnaient pas tout. Un autre élément qui intervient dans l'évolution défavorable de la maladie est l'errance diagnostique. 16% de nos patients ont eu un retard diagnostique, encore une fois, ce chiffre est sous estimé. La majorité de nos patients avaient une ancienneté de la maladie comprise entre 6 mois et 6 ans. Le nombre d'accès, dans cette tranche particulièrement, était en majorité entre 2 et 3 accès. L'intervalle entre les accès atteint des extrêmes allant de 4 mois à 19 ans; chaque patient fait en moyenne 0,3 épisode/an; en comparaison, pour l'OMS, la durée moyenne d'un épisode est de 4 à 13 mois et chaque patient fait en moyenne 0,6 épisode par an. Le caractère saisonnier des accès a été décrit autant dans notre étude que dans la littérature.
Les facteurs de gravité :
Les conduites suicidaires concernent 13 % des patients, ce qui est légèrement en deçà de certaines études (15% pour de Guze et Robins et 19°,10 pour Goodwin) ce qui reste largement supérieur à la population générale. Les femmes font plus tentatives de suicides que les hommes; 3 femmes pour 1 homme à l'image de la population générale. La plus grande majorité de notre échantillon ont des habitudes addictives, notamment face à l'alcool, le tabac et le cannabis. Mais l'alcool est consommé d'avantage pendant les crises. Il est admis que les comorbidités en particulier addictives sont souvent associées au trouble bipolaire, et le fait que l'alcool soit la substance la plus consommés pendant les accès est décrit dans la littérature. Les patients chez lesquels nous avons relevé des éléments psychotiques sont de 32%. Mais le facteur le plus important dans la gravit~ de .la maladie est l'inobservance thérapeutique, 84% des patients n'observent pas leur traitement. Pourtant nous savons que 74% avaient bien répondu aux traitements prescrits, carbamazépine ou valproate en particulier (le lithium étant difficile à manier), mais ils l'abandonnent souvent dès la sortie de l'hôpital. L'inobservance thérapeutique, bien qu'elle soit fréquemment rapportée par d'autres équipes, est particulièrement marquée dans notre échantillon, et résulte de la convergence de divers paramètres médicaux, familiaux et socio culturels.
Conclusion:L'information et l'éducation du patient avec ses proches, paraissent primordiales pour l'acceptation personnelle et sociale ainsi qu'une évolution favorable du trouble bipolaire, qui certes n'a toujours pas trouvé de traitement curatif, mais n'empêche en rien une vie •normale, familiale et professionnelle, quand il est correctement pris en charge.
Numéro (Thèse ou Mémoire) : M0262008 Président : TAOUFIQ JALAL Directeur : SEKKAT FATIMA ZOHRA Juge : OUANASS ABDERRAZAK Juge : KISRA HASSAN Réservation
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Code barre Cote Support Localisation Section Disponibilité M0262008 WA Thèse imprimé Unité des Thèses et Mémoires ThèsesMéd2008 Disponible